24.1.18


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Depuis les secousses de la révolution sexuelle et anticoloniale du siècle passé, les hétéros patriarches sont embarqués dans un projet de contreréforme - auquel se joignent désormais les voix «féminines» qui désirent continuer à être «importunées-dérangées». Ce sera la guerre de mille ans - la plus longue des guerres, sachant qu’elle affecte les politiques de reproduction et les processus à travers lesquels un corps humain se constitue en tant que sujet souverain. De fait, ce sera la plus importante des guerres, parce que ce qui se joue n’est ni le territoire ni la ville mais le corps, le plaisir et la vie.

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Le processus de dénonciation et de visibilisation de la violence que nous vivons fait partie d’une révolution sexuelle, qui est aussi imparable qu’elle est lente et sinueuse. Le féminisme queer a situé la transformation épistémologique comme condition de possibilité d’un changement social. Il s’agissait de remettre en question l’épistémologie binaire et la naturalisation des genres en affirmant qu’il existe une multiplicité irréductible de sexes, de genres et de sexualités. Nous comprenons aujourd’hui que la transformation libidinale est aussi importante que la transformation épistémologique : il faut modifier le désir. Il faut apprendre à désirer la liberté sexuelle.

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Ce qui est le plus urgent n’est pas de défendre ce que nous sommes (hommes ou femmes) mais de le rejeter, de se dés-identifier de la coertion politique qui nous force à désirer la norme et à la reproduire. Notre praxis politique est de désobéir aux normes de genre et de sexualité. 

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S’il est possible d’affirmer que dans la culture queer et trans nous baisons mieux et plus, c’est d’une part parce que nous avons extrait la sexualité du domaine de la reproduction, et surtout parce que nous nous sommes dégagés de la domination de genre. Je ne dis pas que la culture queer et transféministe échappe à toute forme de violence. Il n’y a pas de sexualité sans ombres. Mais il n’est pas nécessaire que l’ombre (l’inégalité et la violence) prédomine et détermine toute la sexualité.

Paul B. Preciado, Lettre d’un homme trans à l’ancien régime sexuel, 16/1/208. 

2 comentarios:

infausta dijo...

Gracias por descubrirnos a Preciado (a mi si me sacas de Butler y un par más, no han llegado más a mis manos otros filósofos que aporten a la teoría queer). En el link, además, lo de Robocop-Alien es tal cual: estamos intentando zafarnos de unos códigos ya establecidos, internos y el dilema va más allá de una lucha hombre-mujer en ese encorsetamiento que nos han metido. Además que ese pavor a la indefinición nos pierde! Saludos.

maría salgado dijo...

hola! bueno, la verdad es que desde butler se llega en seguida a todas partes. A mí me parece que "hombres" y "mujeres" sí existen en la medida en que, por poner un ejemplo límite, se está recrudenciendo una brutal guerra contra el cuerpo de las segundas en todo el mundo, y de forma bastante cruenta en algunos lugares (méxico, nigeria...); pero a la vez me parece que esta aproximación crítica al código heternormativo que Preciado propone es enormemente liberadora de deseos y epistemologías a la hora de imaginar y experimentar un cambio casi que, podríamos decir, civilizatorio... pa mí el mundo feminista por venir (y "ya venido" en multitud de situaciones, contextos y procesos) es uno en el que se renuncia al dominio delx otrx cualquiera, en cualquier plano de relación, y, por lo tanto, se reducen bastante los niveles de violencia y sometimiento; que para llegar a ello hay que romper con el orden binario y los códigos normativos pre-establecidos me parece urgente, pero también esto que apunta Preciado de que es buenísimo que se vaya sucediendo un deseo otro, un desear de otro modo, no por prescripción ni moralismo ni identitarismo, ...,